18 février 2011

L'avenir du riz: contre le froid (1/2)


Le repiquage  riz est traditionnellement la tâche des femmes: ici, les pousses fraîchement ramassées vont être replantées.
A l'heure où le Vietnam cherche des solutions pour maintenir son rang de deuxième exportateur mondial de riz, selon les projections des scientifiques: la production globale pourrait connaître une chute de 2 à 11% entre 2015 et 2070 (consortium DINAS COAST).

La raison principale serait l'impact du changement climatique. 
Réchauffement, assèchement mais aussi refroidissement... Dans le nord du Vietnam, les hivers rigoureux ont un impact sévère sur la récolte de printemps.  En 2008, la plus grande vague de froid depuis 50 ans a fait perdre 150,000 hectares de riz, rappelle l'Institut National de Protection des Plantes.

La préparation de la terre est déterminante car les pousses plantées plus jeunes sont aussi plus fragiles.
Pour rendre le riz plus robuste, plus résistant au froid et économiser les réserves en eau, il existe une méthode avantageuse promettent les partisans du "SRI", le "system of rice intensification".  
La clé de cette démarche agricole: semer moins de graines, récolter  les pousses plus jeunes et les replanter individuellement, à intervalle espacé et sur une terre idéalement labourée avec des fertilisants biologiques.  

Une simple question d'usage?  
...à condition de maîtriser l'irrigation.  Le "SRI" requiert un schéma d'irrigation en alternance, qui permet à la plante d'être mieux oxygénée.  Habituellement, dans cette région, le riz se cultive les pieds dans l'eau, en riziculture inondée. 
Comme Phan Thi Toa, 46 ans, de nombreuses femmes prennent en charge, seules, la culture du riz. 
D'ici 2012 au Vietnam, un million d'agriculteurs pourraient se convertir à la nouvelle méthode présentée comme plus productive et plus respectueuse de l'environnement.
En moins de dix ans, le pays a déjà transformé 15% de ces parcelles rizicoles pour appliquer la méthode "SRI" (Institut National de Protection des Plantes).

Une petite révolution agricole à laquelle les femmes participent activement:
"Nombreuses sont les agricultrices qui prennent en charge la totalité des travaux agricoles quand leurs maris quittent les campagnes pour trouver des sources complémentaires de revenus.  C'est une tendance forte que nous observons depuis quelques années déjà", souligne Mme Le Minh, chef de projet auprès de l'ONG américaine.

 
Article par Manon Aubel en collaboration avec Phan Thanh Thanh

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire